Le grand vide

Texte : Hugo Henry


Et si demain nous vivions ou survivions dans une société du paraitre, que deviendraient les êtres les plus discrets, les moins sociaux, les moins extravagants ?

Imaginez une société, où si l’on ne pense plus à vous, si l’on ne prononce plus votre nom, ou si l’on ne l’écrit plus … alors vous avez de grande chance de mourir. Les règles du jeu ne sont pas si cruelles, on vous laisse tout de même jusqu’à trois chances, avant de disparaitre .. à tout jamais !

Cette vie anxiogène est celle de Manel Naher, la jeune héroïne de la première BD de Léa Murawiec. Plongée au coeur d’une ville tentaculaire, étouffante, aliénante qui ne laisse plus aucune place aux êtres, Manel tente de fuir et s’évader à travers la lecture des livres de l’unique librairie de cette ville. Elle se retrouve rapidement confrontée à un homonyme qui, bien plus populaire qu’elle, met sa vie en danger en attirant toute l’attention sur elle.

Dans cette dystopie où la survie dépend de la renommée, notre heroïne Manel Naher va tenter de lutter pour continuer d’exister. Le récit et les couleurs de cet ouvrage nous plongent au cœur des maux d’une société (ironie du sort, serait-elle une simple caricature de la nôtre ? ) en perte de repère, de liens sociaux et ravagée par la superficialité des rapports humains.

Ici, la présence des hommes et des femmes sont comparables à des algorithmes, plus l’on écrit votre nom, plus vous faite le buzz et plus vous êtes vivant… funeste constat au combien maitrisé par une narration percutante et d’une grande justesse, sur fond de graphisme à la hauteur du propos.

Que seriez-vous prêt à faire pour rester en vie, si vous n’aviez plus qu’une chance ? Que fera Manel (la moins populaire) pour ne pas disparaitre à jamais ?

 
 

Commander cette BD chez votre libraire